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Affichage des articles du octobre, 2014

2 visites : contrôle au faciès et les laissés-pour-compte de la circulaire Valls

Une jeune femme attend dans la guérite quand nous arrivons au CRA. Comme chaque jour depuis 1 semaine, elle vient visiter son mari, un jeune tunisien, en France depuis seulement 2 ans. Ils n’ont fait qu’un mariage religieux, nous explique-t-elle (mariage musulman, supposons-nous, car la jeune femme est française, et il semble difficile d’imaginer le contraire), et son mari n’a pas fait de demande carte de séjour. Sa femme a l’air assez fataliste quant à l’issue de la rétention. Arrive ensuite une femme sénégalaise avec un jeune homme. Ils viennent visiter leur jeune frère, dernier de la fratrie à rejoindre la famille presque toute en France, et dont certains sont français. Sa sœur craint un renvoi au Sénégal, « car il a un dossier là-bas… ». Nous lui expliquons le rôle du JLD devant lequel son frère va passer dans 3 jours. Nous attendons très peu de temps et montons tous pour la visite. Heureusement car il fait un froid humide et glacial. Brigitte, pour qui c’est une première visite

La tête du fonctionnaire

Je m’approche de la guérite, prête en tendant ma pièce d’identité, à décliner mon état-civil comme la semaine dernière, mais le policier se contente de noter nos noms sur son registre. Soit ! On nous appelle rapidement pour la visite et là, si le fonctionnaire tient bien en main sa « poêle à frire », il n’en fait pas usage et se contente de la balancer à bout de bras comme une baguette de majorette, en nous accompagnant au parloir. Re-soit ! Au parloir, je présente mon sac plastique, contenant exactement les mêmes choses que vendredi dernier, dont la fameuse boîte de chocolats, qui d’arme du crime la semaine dernière, est devenue aujourd’hui… une inoffensive boîte de chocolats ! Re-re-soit !