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Affichage des articles du mars, 2022

LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE PARIS ANNULE DE NOMBREUSES OQTF ! 4e PARTIE

 IV Le spectre de la menace à l’ordre public…menace réelle ou prétexte facile ?   La menace à l’ordre public (MOP) est souvent brandie par la préfecture et utilisée pour délivrer des OQTF, placer les étrangers en rétention et leur interdire l’accès au territoire français. Toutefois, cette notion, qui paraît assez floue, est malgré tout (et fort heureusement) assez encadrée par les textes. La menace doit être réelle, actuelle et suffisamment grave à l’encontre d’un intérêt fondamental de la société : ce n’est pas rien. Or qu’est-il reproché aux deux jeunes dont nous allons vous parler ? L’un a fait un usage de stupéfiant (usage et détention), il n’a donc même pas dealé quelques barrettes de shit, l’autre a fait l’objet d’un rappel à la loi pour vol en réunion. En quoi un « intérêt fondamental de la société » a-t-il été atteint par un jeune qui a fumé un joint et par un autre qui a commis un vol suffisamment minime pour être passible d’un rappel à la loi ? C’est bien ce qu’a estimé le ju

LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE PARIS ANNULE DE NOMBREUSES OQTF ! 2e et 3e PARTIES

  II Quand la Préfecture s’emballe…   C’est un cas fréquent, élégamment appelé en langage juridique : erreur manifeste d’appréciation. En l’espèce, le retenu a toutes les raisons de se maintenir en France et de ne pas être expulsé : en d’autres termes, il coche toutes les cases :     ⁃    Il est entré mineur en France ;     ⁃    Il vit dans notre pays depuis 30 ans ;     ⁃    Il est père de cinq enfants français ;     ⁃    Il règle la pension alimentaire de ses enfants ;     ⁃    Il possède sa propre entreprise et gagne largement sa vie ;     ⁃    Il paie ses impôts. Certes, au cours d’une altercation, il est interpelé, mais ne sera pas poursuivi. Réponse de la préfecture : OQTF et IRTF de 36 mois ! Diable, la facture est un peu lourde et les mesures manifestement disproportionnées, bref, il y a bien eu erreur manifeste d’appréciation. C’est-à-dire que la préfecture s’est emballée et a pris des mesures manifestement inconsidérées. Le juge les annule.