EN FRANCE DEPUIS L'ÂGE DE 12 ANS, À 20 ANS, DJIBRIL VA ÊTRE EXPULSÉ AU SÉNÉGAL DONT IL NE CONNAÎT RIEN...
Peu de monde ce jour-là. Certes nous avons dû attendre longtemps car les policiers ne prenaient qu’une visite à la fois, mais nous avons pu faire nos deux visites à la suite sans redescendre à l’accueil, puisque personne n’attendait. Une visiteuse a pu rester avec son ami tunisien une demi-heure de plus, ce que nous n’avions jamais observé auparavant.
Djibril, 20 ans, Sénégalais, 4e jour de rétention.
Djibril nous apparait tout jeune et très coquet (cheveux jaunis, coupe artistique).
Malgré son calme, il est inquiet car son nom est sur la liste d’un vol annoncé pour le lendemain à destination de Dakar, où il ne connaît plus personne : il est arrivé en France à l’âge de douze ans avec sa mère dans le cadre d’un regroupement familial.
Il n’a pas pu demander le renouvellement de son séjour à la Préfecture car il était à cette date en prison. Il admet avoir fait de mauvais choix, incapable de résister aux choix de son groupe d’âge dans la banlieue populaire qu’il habitait, mais il pense avoir mûri. Le Tribunal a levé son Interdiction de retour sur le territoire français, mais pas l’OQTF…
Manque de chance, il a été contrôlé par la Police à la Gare Saint Lazare alors qu’il venait de récupérer son passeport à l’ambassade, en vue de recommencer sa demande de régularisation du séjour (il avait obtenu un rendez-vous pour le lendemain à la Préfecture). La police l’a envoyé au CRA de Vincennes. Le juge du Tribunal Administratif a validé sa mise en rétention, le Juge de la Liberté et de la Détention l’a prolongée de 28 jours. Mais dès l’échec de l’appel de cette décision, l’éloignement du territoire a été organisé malgré les attaches familiales en France, malgré la promesse d’embauche (il a validé sa formation de cuisinier) et malgré ses responsabilités de futur père.
Djibril illustre le problème de ces jeunes arrivés tardivement en France, qui ne bénéficient pas de la nationalité française qu’autorise le droit du sol pour les enfants d’étrangers nés en France. Ils ne comprennent que trop tard les conditions du séjour en France pour eux. En effet, ils s’assimilent à leurs camarades français et à la France par leurs modes de pensée, leurs loisirs, leurs inconsciences, leurs bêtises… Le pays d’origine de leurs parents leur est complètement étranger, le père n’ayant pas les moyens de payer des voyages au moment des vacances pour maintenir les liens. C’est pourtant là-bas qu’il devra faire ses preuves dans l’immédiat. Enfin, quelles sont ses chances d’obtenir un visa pour revenir en France assumer sa paternité ?
Djibril, 20 ans, Sénégalais, 4e jour de rétention.
Djibril nous apparait tout jeune et très coquet (cheveux jaunis, coupe artistique).
Malgré son calme, il est inquiet car son nom est sur la liste d’un vol annoncé pour le lendemain à destination de Dakar, où il ne connaît plus personne : il est arrivé en France à l’âge de douze ans avec sa mère dans le cadre d’un regroupement familial.
Il n’a pas pu demander le renouvellement de son séjour à la Préfecture car il était à cette date en prison. Il admet avoir fait de mauvais choix, incapable de résister aux choix de son groupe d’âge dans la banlieue populaire qu’il habitait, mais il pense avoir mûri. Le Tribunal a levé son Interdiction de retour sur le territoire français, mais pas l’OQTF…
Manque de chance, il a été contrôlé par la Police à la Gare Saint Lazare alors qu’il venait de récupérer son passeport à l’ambassade, en vue de recommencer sa demande de régularisation du séjour (il avait obtenu un rendez-vous pour le lendemain à la Préfecture). La police l’a envoyé au CRA de Vincennes. Le juge du Tribunal Administratif a validé sa mise en rétention, le Juge de la Liberté et de la Détention l’a prolongée de 28 jours. Mais dès l’échec de l’appel de cette décision, l’éloignement du territoire a été organisé malgré les attaches familiales en France, malgré la promesse d’embauche (il a validé sa formation de cuisinier) et malgré ses responsabilités de futur père.
Djibril illustre le problème de ces jeunes arrivés tardivement en France, qui ne bénéficient pas de la nationalité française qu’autorise le droit du sol pour les enfants d’étrangers nés en France. Ils ne comprennent que trop tard les conditions du séjour en France pour eux. En effet, ils s’assimilent à leurs camarades français et à la France par leurs modes de pensée, leurs loisirs, leurs inconsciences, leurs bêtises… Le pays d’origine de leurs parents leur est complètement étranger, le père n’ayant pas les moyens de payer des voyages au moment des vacances pour maintenir les liens. C’est pourtant là-bas qu’il devra faire ses preuves dans l’immédiat. Enfin, quelles sont ses chances d’obtenir un visa pour revenir en France assumer sa paternité ?