VIOLENCE DANS LES CRA III : TÉMOIGNAGE D'UN RETENU
"C’était il y a dix jours à peu près, on était assis dans la promenade, normal, on discutait. Il y avait un pote à nous, qui venait d’arriver, il avait un problème de fax, il cherchait le numéro de fax pour joindre son hébergement. Il a demandé à une policière : « est ce que c’est possible d’avoir le numéro du fax ? », elle a répondu « non c’est pas mon boulot il faut demander à l’OFII », alors il a demandé « comment je fais ? c’est demain matin mon jugement, l’OFII c’est fermé ». La policière a commencé à s’énerver : « moi j’ai rien à voir dans l’histoire, me parle plus », alors notre pote lui a demandé « mais alors pourquoi vous êtes là ? » et elle lui a répondu « casse pas les couilles, casse toi ».
Lui a commencé à s’énerver, « pourquoi tu es vulgaire ? », et c’est parti en cacahuètes en paroles. Il lui a dit « Pourquoi vous nous parlez comme ça, c’est parce qu’on est derrière une cage ? » et elle a répondu : « Oui, vous êtes des animaux, vous savez même pas parler ».
C’est à ce moment là que les gens se sont énervés, ils ont commencé à venir, presque une dizaine de personnes se rassemblaient, en lui demandant « pourquoi vous nous traitez d’animaux ? »
Elle a commencé à avoir peur, elle a appelé au talkie en disant « ils me menacent », et 4 collègues à elle sont venus. Elle tout le long elle était derrière un grillage il pouvait rien lui arriver, ces collègues ils sont rentrés à l’intérieur. Le premier gars commence à s’énerver, normal, comme tout le monde.
Le policier lui dit : « recule, toi »
Il répond : « Pourquoi, on est pas des animaux »
Le policier à l’intérieur il a foutu une patate, direct ; alors le mec il a remis la même chose, il s’est défendu, parce qu’on a pas le droit de nous taper comme ça. Les policiers sont venus à 4, ils ont sauté sur lui, et encore 8 ou 10 policiers sont venus, ils étaient une douzaine. Nous on était en train d’essayer de les séparer mais ils étaient 14 sur lui, 3 ou 4 en train de le tabasser.
On a dit « ça se fait pas vous avez pas le droit » ; ils nous répondaient « Cassez-vous tous ».
Apparemment ils l’ont pris, ils l’ont ramené au coffre, y’avait pas de caméra, ils l’ont tabassé à 4 ou 5 policiers et lui ont cassé des dents. Après ils l’ont ramené au commissariat.
On pensait qu’il allait en prison, mais son frère a pris un avocat, et il est sorti.
Le policier qui a donné le coup de poing en premier n’est pas revenu pour l’instant."