Nouvelle visite d'élues !

Après celles de Laurence Cohen et Pierre Laurent, PCF, de Jean-Yves Leconte, PS, une nouvelle visite d'élues a eu lieu au CRA. En prime, des articles ont été publiés dans 94.Citoyens et le Parisien.


Suite à nos sollicitations, Mme Laurence ABEILLE (députée) et Esther BENBASSA (sénatrice) d'EELV ont effectué une visite surprise au CRA le 18 avril 2014.

Compte rendu :

Nos deux parlementaires ont joué le jeu : elles sont arrivées à l’improviste, ni le commandant Marey, ni son adjoint ne sont présents, elles seront accompagnées par un jeune gradé.
En revanche, l’abord du CRA est impressionnant, avec un déploiement de voitures et de policiers à proximité de la grille d’entrée. Les parlementaires sont entrées, nous patientons dans l’abri en échangeant avec l’attachée parlementaire de Mme Abeille. Deux policiers en civil viennent nous demander pourquoi nous sommes là. Guy rétorque  avec véhémence que nous ne répondrons pas. Les policiers insistent : « C’est pour le lycéen que vous êtes là ? » Tiens donc, il y a un lycéen enfermé au CRA, à suivre… Finalement, échanger avec la police peut donner des info ! En fait, il y a eu plusieurs incidents : le 14 avril, vers 1h du matin des retenus ont mis le feu à leur matelas pour protester contre le tabassage de l’un d’eux par la police ; par ailleurs, un  lycéen du 19e arrondissement a en effet été arrêté et enfermé au CRA. Ces 2 incidents expliquent largement le renforcement policier.
Vers 15h30, les parlementaires ressortent, deux journalistes sont là : 94 citoyens et Le Parisien. Les visiteuses brossent un bref bilan de leur visite : elles n’ont pu que constater l’état de vétusté du CRA1, elles ont longuement parlé avec des retenus. Ces derniers ne se plaignent pas de la police. Les CRA2 et 3 sont en meilleur état, mais ce sont de sinistres lieux d’enfermement. Elles soulignent le désœuvrement de ces hommes jeunes, qui tournent en rond dans leur cage, « qui fait penser à celles du zoo, tout proche et récemment rouvert.. » Les informations concrètes qu’elles nous donnent sur les CRA ne sont pas nouvelles et se trouvent déjà dans les rapports du CGLPL, mais elles sont soigneusement notées par les journalistes.
Les parlementaires font une proposition concrète : il faudrait que les retenus soient informés de leurs droits en matière, non pas d’éloignement, mais de régularisation ; à leur sortie du CRA (les libérations sont nettement plus importantes que les expulsions), les étrangers pourraient entreprendre rapidement une demande de papiers. Elles vont écrire dans ce sens au ministre de l’Intérieur.
Leurs déclarations finales sont particulièrement intéressantes : les deux élus proclament que la rétention est inutile et absurde (sans parler de son coût). Il s’agit en fait d’une vitrine symbolique destinée à montrer à l’opinion que les pouvoirs publics luttent contre l’immigration clandestine. Les parlementaires nous assurent de leur soutien dans notre lutte et assurent que nous ne manquerons pas de nous revoir.
Après leur départ, nous échangeons encore avec les journalistes. Celles-ci souhaitent à leur tour rencontrer des retenus et demandent à nous accompagner quand nous nous rendrons au CRA.

Articles 94.Citoyens et Le Parisien.