Attentes




• 17 janvier 2013

 "La Fête des Voisins" : c'est l'inscription inscrite sur le ballon avec lequel joue cette petite fille de 3 ans venue voir son papa enfermé au CRA depuis quelques jours ; elle est accompagnée de sa maman et de son petit frère de 2 ans qui s'agite dans sa poussette. C'est une famille de Géorgie, en France depuis 3 ans, qui a fait sans résultat plusieurs demandes d'asile politique. Les enfants sont nés en France, l’aînée est inscrite à l’école maternelle, sans doute dans le IX°  arrondissement où ils habitent.
Il fait très froid et nous nous déplaçons avec le soleil au cours de cette longue attente, sauf parfois la petite fille qui pleure, appelle son papa et ne veut pas s'éloigner de la porte d'entrée.
Il y a heureusement avec nous une dame marocaine très douce, qui s'occupe d'enfants nous dit-elle et sait leur parler. Peu à peu, la petite fille se calme, lance son ballon dans la neige, rit, puis s'impatiente à nouveau au milieu de ces adultes qu'elle ne connaît pas et qui essaient maladroitement de jouer avec elle pour lui faire oublier l'attente.
La dame marocaine, carte de séjour d'un an renouvelée depuis 2001, est venue elle voir son compagnon, Kurde d'Irak, en France depuis 2003, au CRA depuis la veille ; emmené au CRA, alors qu'il a une jambe artificielle à la suite de la guerre d'Irak ; il demande l’asile politique, « l’asile humanitaire » nous dit-elle ; le lendemain nous apprendrons sa libération, liberté « conditionnelle » d'une semaine pour présenter un dossier. Nous avons donné à sa compagne l’adresse d’Associations susceptibles de les aider dans ces démarches administratives compliquées surtout si, comme pour cet homme, la langue française n’est pas maîtrisée.
« Fête des voisins » ? Presque, avec une équipe policière amusant les enfants avec la « poêle à gaufres », pour qui les 30 minutes seront plutôt 45, accompagnant parents et enfants aux toilettes, et, image forte, cette jeune femme policier aidant la petite fille dans les escaliers et lui donnant la main tout le long du retour… et faisant tout aussi pour nous faciliter une autre visite alors que le retenu que nous devions voir avait été libéré. Oui, manifestement, ces policiers-là n'aiment pas le travail qu'ils sont obligés de faire et font tout pour le rendre un peu plus humain.




• 22 janvier 2013
 
  Attente d’une heure et demie  dans le froid sous un auvent de bois entre les bacs à ordures,  soumise aux jets d’eau et de neige fondue  des voitures qui entraient au CRA en passant dans l’immense mare accumulée à l’entrée. Puisque le contribuable paie 30 000 euros par retenu en moyenne, ne pourrait-on ajouter quelque dépense supplémentaire pour aménager  une salle d’attente à l’intérieur pour que les visiteurs soient accueillis décemment «  au nom du Peuple français » ?