Les visites de juin 2012




Nous avons commencé nos visites en février 2012. Malgré le décalage entre la mise en ligne de ce blog et les premiers témoignages recueillis, nous pensons intéressant de les publier et de commencer par le début.

Ces premiers témoignages sont regroupés par mois. Nous rattraperons le temps jusqu'à faire coïncider les futures publications avec les périodes concernées et en publiant nos visites les unes après les autres.



Juin

1
ère visite
Jacqueline

Deux visites prévues mais le premier retenu prévu avait une visite d’un ancien collègue en même temps. Je n’ai donc eu de contact qu’avec le deuxième ce jour là.


Riadh (CRA 3)

Jeune homme tunisien de 20 ans. A fait des études jusqu’à 17 ans en Tunisie
Un frère et parents  en Tunisie : il dit avoir eu des contacts avec eux par téléphone.
Études pour être pâtissier (pâtisserie française). Il est venu en France par l’Italie où il n’a pas trouvé de travail. A fait un stage de 6 mois en France.
Embauché mais n’a pas eu ses papiers. Difficultés à travailler.
Ne semble pas isolé. Il a une copine à Bourges (même milieu de la restauration).
Je lui ai parlé du Berry d’où je suis originaire. Il m’a posé des questions sur ma vie personnelle : où habitez-vous, vous avez des enfants ? Cela m’a semblé signe d’un bon équilibre personnel, malgré les perturbations de sa vie, il est toujours capable de s’intéresser aux autres.

A été arrêté, il y a deux jours.  Suite à un contrôle dans le métro. Conduit au CRA de Vincennes.
Aujourd’hui moral en berne car il n’a pas fourni une attestation de domicile avant 11h comme l’ASSFAM le lui avait demandé pour son dossier en vue du jugement du JA. Il ne pourra pas sortir de rétention pour être assigné à domicile.
Il dit qu’il n’a pas de passeport. Il a donné ses empreintes.
Il a été en contact avec l’Assfam pour constituer son dossier, mais il n’a pas parlé à son avocat. Il sait  qu’un juge va statuer le 5e jour mais est manifestement inquiet de la procédure et du tunnel de l’enfermement.

Il trouve que la vie est très dure en France pour les sans papiers. Cependant il est soucieux de travailler mais seulement dans la pâtisserie dit-il… Il n’a peut-être pas encore pris la mesure des difficultés qui l’attendent. Ne veut absolument pas rentrer au bled. Aucune chance d’avoir un emploi… « la révolution n’apporte pas à manger » !
Conditions d’hébergement ?
Bonnes. Ne parle pas des problèmes de  nourriture.
Mais « Il n’y a rien à faire ici ». Cependant, il joue au foot, à la play-station, regarde la TV.
Il discute avec les plus âgés
Il estime le nombre de retenus entre 40 et 50 personnes.
Il aimerait lire. Qu’aimeriez-vous lire ? « Des revues  en arabe. » Il lisait Khalil Gibran…  (au lycée peut-être ?) Il lit le Coran (cela semble être le seul livre disponible…)

Très aimable et ouvert, il m’a embrassé en partant Il était content ….Il parle bien le français ; Manifestement très capable de rapidement s’intégrer… n’importe où !

Il semble incroyable de priver de liberté de tels  jeunes gens pleins de qualités et d’expériences et qui sont capables de formidables capacités d’adaptation !


2e visite
Guy et Danielle

         Il y a des visites plus ou moins tristes à l’image des situations que l’on rencontre ; celles d’aujourd’hui étaient dans la catégorie des plus.


Abdourahmane (CRA2), mauritanien, contact par un autre retenu vu précédemment.

         Aujourd’hui âgé de 43 ans, ce retenu est en France depuis Décembre 2002 ; arrêté le --/-- vers midi (La Chapelle) par policiers en civil, garde à vue jusqu’à 18h ; CRA depuis le --/-- ; déjà arrêté 2 fois mais libéré au bout de 24 h.
         Avocat personnel, TA négatif et + 20 jours au 1er JLD.
Travail déclaré dans le nettoyage et la restauration ; paye des impôts, AME. Adhérent au Mouvement des Travailleurs Sans Papiers (N° : xxxx), a participé à l’occupation de la place de La Bastille et du musée de L’Immigration.
Récépissé de 3 mois en 2010, renouvelé 1 fois, puis refus ultérieur ; recours de la CGT rejeté.
Hébergé par sa famille, demi-sœur et demi-frère français, père régularisé depuis plus de 40 ans. Femme et 4 enfants en Mauritanie.
Mange peu car pas de nourriture halal.

Retenu démoralisé, craint une expulsion et semble ne plus croire en l’efficacité d’une aide de la CGT. L’ASSFAM a fait une demande à l’OFPRA : le retenu venait d’apprendre le rejet de cette demande lorsque nous l’avons rencontré.
Copain de Amadou (CR du -- mai) qui venait de refuser son 3ème vol mais dont il n’avait pas d’autres nouvelles, situation très anxiogène pour Abdourahmane.



Walid (CRA1), tunisien, contact par cabine.

         En France depuis 1an et demi, arrêté le --/--, au CRA depuis le --/-- après une garde à vue de 24 h. OQTF.
         Jeune retenu (28 ans) qui vit dans de grandes conditions de précarité , pas de famille en France, vit dans un squatt (dans le 11éme) avec des copains tunisiens venus en même temps que lui par bateau (1000€ le passage). Famille en Tunisie.
Menuisier non déclaré pendant 3 mois (50 € par jour) ; venu en France pour des raisons économiques (formation de sculpteur sur bois en Tunisie, salaire de 5€ par jour alors qu’un paquet de cigarettes  coûte 1€ en Tunisie).
1er vol  Mardi dernier, refusé. Pas vu le médecin malgré sa demande pour des maux de dents.
Retenu très déprimé, voudrait partir vers l’Allemagne où il espère rencontrer des conditions moins difficiles ; doit sortir du CRA début juin.




3e visite
Jacqueline


Amine tunisien, 23 ans (bat 3 ).

RV avait été pris par téléphone, mais la visite a été remise car le retenu avait en même temps la  visite d’un collègue de travail. J’avais d’ailleurs pu discuter avec cette personne qui m’avait dit que le retenu était très démoralisé. C’est pourquoi j’ai repris  RV avec lui la semaine suivante.

Amine a été arrêté à la gare Saint Lazare. Contrôlé, il n’avait aucun papier.
A des relations en France où il a travaillé régulièrement dans le bâtiment.
Il est venu régulièrement en France.
A une formation assez poussée : éco-gestion puis formation professionnelle de rivetage mécanique (Il pensait trouver  plus facilement du travail avec une qualification technique)
Il a essayé de faire un dossier de régularisation avec une association d’aide aux étrangers à Paris mais il n’avait pas assez de preuves de son séjour et de son travail en France.

Conditions de détention 
Trouve le temps très long, il est angoissé sur le sort qui l’attend. Il a dû prendre des calmants à son arrivée. Il dit suivre un traitement antiallergique. (Aucune trace cutanée sur le bras qu’il me montre). Il dit avoir donné un coup de pied dans le mur, de rage ! « Le mur a été plus fort. » Humour conservé !
Il avait dit avoir été frappé par un autre retenu à son correspondant. Il l’a nié aujourd’hui, minimisant les faits.
Impression personnelle : il est  souvent au bord des larmes. Risque de mal supporter une deuxième phase de rétention.

Il n’a pas vu le représentant du Consulat.
Il veut être relâché, il ira à Amiens où vit sa copine.
Il doit passer devant le JLD (25ème jour) le --/--. Sa copine viendra d’Amiens pour assister au jugement.


J’ai dit que je lui téléphonerai jeudi soir pour connaître le verdict : malgré plusieurs appels je n’ai pas eu de réponse à ce jour.

Karim tunisien de 33 ans (CRA 3)

Famille nombreuse en Tunisie (4 frères et sœurs  qui ont tous un emploi. Fonctionnaires pour les frères, une sœur dans une usine, un frère au Canada ( y a fait un doctorat, depuis 7 ans, il a la nationalité  canadienne). Pourquoi n’a-t-il pas fait un dossier d’immigration pour le Canada ?…. Parce qu’il était ignorant, dit-il.
A fait des études jusqu’à 18 ans. Niveau de français assez bon.
Très calme et « sage », de la profondeur de réflexion, religieux, il fait ses 5 prières / jour s’il le peut. 
Cheveux coupés courts, barbe naissante autour de la bouche.  Il porte un  sweet avec capuche. Je me suis permis de lui faire remarquer que c’est sans doute actuellement le profil type qu’arrêtaient les policiers lors d’un contrôle. Revoir le look peut-être ?
Parcours : entré en Italie avec papiers dans le cadre des accords Italie/ Tunisie pour des contingents de main d’œuvre.  A travaillé en Italie de 2001 à 2004 dans le bâtiment à Milan.
Travail continu en France de 2005 à 2012 (6 ans) sans papiers dans le bâtiment.
N’a jamais déposé de dossier car n’avait pas de preuves suffisantes à fournir.
Vivait « bien », avec des relations, des amis dans la région parisienne. 
N’a manifestement pas l’habitude de demander quelque chose. Il a refusé les 20 euros proposés. Il les a finalement accepté « pour ceux qui ont vraiment besoin ».


Arrêté il y plus de trois semaines :
A vu le juge administratif, puis le juge des libertés et de la détention au 5ème jour.
Avec son avocat commis d’office. Dossier instruit par l’Assfam
Il a vu un représentant du Consulat, a décliné son identité et son passeport tunisien.
Il demande à être expulsé vers l’Italie où il pourra plus rapidement régler ses papiers…

Conditions de rétention :
Il les estime bonnes : policiers aimables, propreté des lieux.
Il participe peu aux loisirs communs : 1 h de TV pour le journal d’informations, quelquefois du foot. Il passe son temps dans sa chambre à bavarder, à réfléchir, à lire le Coran. Ne joue ni aux cartes, ni aux jeux électroniques.
Manifeste calme et sagesse, prend les choses comme elles viennent sans s’agiter.
Sait que d’autres prennent les choses avec beaucoup  plus de difficultés. Il essaie de les aider.

4e visite
Monique et Danielle

         Trois visites aujourd’hui, pas par passion immodérée des visites au CRA, mais parce que quand on téléphone à un retenu, il a parfois un copain à côté de lui qui veut aussi avoir une visite ; alors oui, trois; quatre non, là c’est trop, et ce retenu qui est là dans la salle des visites et souhaite nous parler, ce sera pour un autre jour, nous avons déjà trop d’histoires en tête.
         Des visites « ordinaires », « banales », pas de situations plus scandaleuses que d’autres fois, juste le quotidien du CRA, dans sa diversité; et le dégout persistant que c’est « comme avant », rien n’a changé… pour longtemps encore?


Mounir (CRA2), tunisien, contact par cabine.

         En France depuis 2009, arrêté le --/-- à la gare de l’Est, garde à vue de 24h ; au CRA depuis le --/--, OQTF. Pas d’avocat personnel.
         Pas de famille en France, hébergé chez un ami, travail irrégulier non déclaré.
Visite du le consul ; pas d’annonce de vol. Se plaint de la nourriture non adaptée à sa religion.
Venu en France pour des raisons économiques et souhaite y rester.



Ibrahim (CRA1), tunisien, contact par cabine.

         En France depuis 14 ans (arrivé à l’âge de 16 ans) ; arrêté le --/-- au Chatelet, garde à vue de 24h, au CRA depuis le --/--. Avocat personnel.
Emploi de chauffagiste-plombier, compte bancaire, appartement personnel, déclaration d’impôts.
Cousins en France, de nationalité française ; reste de sa famille en Belgique dont son père qui y travaille. Fiancé à une jeune femme française.

Dossier de régularisation déposé à la préfecture de Bobigny depuis 2010 : délivrance d'un récépissé qui n'a pas suffit pour empêcher la rétention. Aide importante de l'ASSFAM qui a indiqué un nouvel avocat.
Contact avec le consul, pas de vol (simple photocopie du passeport).
        
Nourriture mauvaise et non halal, retenus entassés dans une chambre pour la prière car interdiction de se mettre dans un couloir.
Retenu découragé qui a perdu plusieurs chantiers du fait de son enfermement.
Il ne comprend pas l'attitude du gouvernement français vis à vis des tunisiens (très nombreux au CRA) et nous dit qu'elle provoque beaucoup de colère et un fort sentiment anti-français en Tunisie. Ce sentiment est vrai dans tout le Maghreb, conséquence nous dit-il d'une politique ressentie comme anti-arabe.



Wassef (CRA1), tunisien, contact par cabine.

         Retenu manifestement bourré de tranquillisants et /ou de somnifères qui a des difficultés pour s'exprimer et se souvenir de dates précises.
En France depuis probablement 18 mois mais ne sait plus sa date d'arrestation et depuis combien de temps il est au CRA. Arrêté à la gare du Nord. Avocat d'office.
Oncle (chez qui il est hébergé) et grand-mère ayant des titres de séjour français ; reste de sa famille, dont ses parents, en Tunisie. Travail non déclaré sur les marchés.
Compagne française de 20 ans, enceinte de 8 mois, ignorant qu'il est au CRA, mariage prévu, puis retardé ; contact difficile avec la famille de sa compagne.
Retenu très stressé, très seul, pas de visite de sa famille, mange peu, dort très mal malgré les médicaments.



5e visite
Odile et Jacqueline

Deux visites étaient prévues mais une seule  a pu être faite car le deuxième retenu était convoqué devant le JLD (25ème jour).


Salah tunisien de 38 ans

Son père a vécu et travaillé en France de 1961 à 1981
Le retenu est né 1975. Il a vécu en continu en France depuis 1991 où il a une sœur (Nice), un oncle et des cousins (Marseille). Il a travaillé au noir (Il est coiffeur mais a surtout travaillé dans le bâtiment et les marchés). Ce qui lui a permis récemment d’avoir un appartement d’abord loué par un ami mais qu’il a pu ensuite transférer à son nom (500 euros). Mais il n’hésite pas à parler d’une galère de huit ans où il était à la rue, vivant sous une tente. Il est devenu alcoolique.
Il a présenté deux dossiers de demande de régularisation à la Préfecture de Paris mais a été refusé, donc très souvent arrêté pour défaut de papiers. Il ne sera pas régularisé maintenant même si la règle s’assouplit car il fait l’objet d’une interdiction du territoire jusqu’en 2013.

Parcours très original :
- Salah dit avoir été retenu 11 fois en CRA. Est-ce possible ? (Odile demandera à M.S.).
 Il va faire pour la première fois 45 j (il a vu le JLD du 25ème jour qui lui a donné 20 jours supplémentaires). Il va sortir le --/--.
« Mémoire » du CRA de Vincennes : il était présent en 2008, son ami est mort dans l’incendie.
Il a vu plusieurs représentants consulaires (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte…) Il fait à chaque fois le maximum de rétention (la dernière fois, « seulement » 12 j) puis sort et retourne dans la clandestinité.
Il a donc une grande connaissance de l’enfermement.
- D’autant plus qu’il dit avoir fait également 1 mois de prison à Fleury puis 8 mois à la Santé seulement pour défaut de documents administratifs... Est-ce plausible ? (demander à  M. S.).
Il a appris à lire et écrire le français en prison. Il parle bien le français aujourd’hui.
- Et qu’il a été hospitalisé 8 mois pour une cure de désintoxication. Cela fait 3 ans qu’il n’a pas touché une goutte d’alcool. Aujourd’hui, il semble très maître de lui.

Il peut apprécier avec recul les conditions de rétention : certaines personnes supportent beaucoup plus mal que lui l’enfermement : elles ont besoin de médicaments et peuvent se montrer violentes. Il se retire dans sa chambre qu’il partage avec une autre personne. Il regarde la TV, joue au foot, aux cartes, baby-foot … Seulement le temps est long !
Nous lui avons remis une liste de lieu d’accueil et d’aide, notamment pour constituer un autre dossier de régularisation il était très content de notre visite et  nous a remerciées.

Cas d’un étranger qui, en d’autre temps, aurait bénéficié d’une régularisation (longueur du séjour, relais familiaux en France…) mais « sans-papiers » il a dérivé dans l’exclusion, (voire la délinquance ?). Il est devenu un cas social. Les filets de sécurité ont fonctionné (apprentissage de la langue en prison, prise en charge médicale…)
II a manifesté une grande capacité de résilience devant les difficultés.


6e visite
Colette et Danielle

         Vigilance sur la garde à vue : dans un avis récent, la chambre criminelle de la cour de cassation considère qu'un étranger soupçonné d'être en situation irrégulière ne peut être placé en garde à vue. Si nous comprenons bien les textes, la chambre civile doit maintenant donner son avis, dernière étape que l'on espère positive pour que les étrangers sans papiers ne subissent plus la garde à vue.
A partir d'aujourd'hui, nous essayons d'obtenir des renseignements très précis de la part des retenus pour distinguer la garde à vue (enfermement, empreintes, plus de 4 heures au commissariat) d'un simple contrôle d'identité.


Marwan (CRA1), tunisien, contact par cabine.

         En France depuis 4 ans, arrêté le --/-- dans la rue à Montreuil, garde à vue  (prise d'empreintes) pendant 24 h. Au CRA depuis 21 J ; avocat commis d'office.
Déjà arrêté en 2010 et retenu au CRA pendant 32 jours. Identité connue car contact avec le consul lors de cette première arrestation.
Famille en Tunisie (mère, deux sœurs et un frère handicapé) qu'il aide financièrement. Habite à Paris avec deux amis régularisés.

Retenu venu en France pour des raisons économiques : travail non déclaré depuis 3 ans dans une entreprise, dont il ne connaît pas l'adresse écrite ni le nom du patron.
Il est inscrit sur un premier vol le vendredi --/-- et accepterait de rentrer en Tunisie.
Mais ce retour l'angoisse beaucoup car ses affaires personnelles et son argent sont chez son employeur et il n'a aucun contact avec lui ; situation d'autant plus anxiogène qu'il doit de l'argent à plusieurs personnes en Tunisie, argent emprunté pour venir clandestinement par bateau en France.
Contact avec l'ASSFAM, infirmières (valium, somnifères pour l'anxiété, paracétamol pour une dent cassée…). Pas de nourriture halal.

Nous lui avons conseillé de refuser ce premier vol pour se donner un peu de temps et essayer de retrouver son employeur ; mais les pages jaunes et internet n'ont été d'aucun secours.


Sofiene (CRA3), tunisien, contact par cabine.

         Jeune retenu (25 ans) très endormi, souvent difficile à comprendre : valium + stilnox donnés 2 à 3 fois par jour directement par l'infirmière nous dit-il, pas d'ordonnance. Ne se souvient pas précisément de toutes les dates.
En France depuis 2 ans, au CRA depuis 9 jours, garde à vue pendant 24h, avocat commis d'office.
Vit habituellement à Marseille où se trouve son frère pâtissier qui a une carte de séjour de 10 ans ; arrêté le premier jour d'un séjour parisien ! Il a aussi une formation de pâtissier, est venu en France rejoindre son frère chez qui il vit, travail pendant 6 à 7 mois.
Mère en Tunisie.

Le retenu est venu par bateau (17h de traversée, 1000€) jusqu'en Italie où il souhaite retourner car les conditions pour les étrangers y sont moins difficiles : 3 jours de rétention puis aide au séjour par des associations.
Rencontre avec le consul, pas de prévision de vol pour la Tunisie. Mange très peu, pas de nourriture halal.